Le corps y est engagé activement à travers la création d’installations, performances, ou de sculptures-architecture. Nombre de monuments de l’après-guerre s’emparent de ces nouvelles formes de langage et posent la question du corps, non plus en relation avec une idée de représentation, mais à travers les problèmes de perception, d’expérience sensible et mentale. A mi-chemin entre la sculpture héroïque du 19ème siècle et la sculpture contemporaine qui rompt avec les codes esthétiques, Identité nous invite à réfléchir sur la perfectibilité humaine et résonne pour nous indiquer comment poursuivre notre chemin personnel. Derrière tout être humain se profile une figure héroïque, à condition toutefois que celui-ci ait le courage de développer ce qu’il y a de meilleur en lui-même. Identité n’est pas sans rappeler les empaquetages de Christo et Jeanne Claude, notamment celui du monument au roi d’Italie Vittorio Emanuele II, réalisé en 1970 à Milan, sur la Piazza del Duomo.
En cachant une partie des sculptures, Identité les replace au centre de l’attention. Ce projet est aussi une réflexion sur la fonction de l’art public, cet art de vivre la ville qui tend vers une démocratisation culturelle. La métropole lilloise, déjà enrichie par des œuvres contemporaines intégrées à son environnement, comme les tulipes de Shangri-La de Yayoi Kusama sur la place d’Euralille, le « Discobolos » de Wim Delvoye dans le quartier l’Hommelet de Roubaix ou « La demoiselle de Fives » de Kenny Hunter sur la nouvelle place de cette commune, affirme sa volonté d’embellissement des lieux et de soutien à la création contemporaine, et se contre une logique purement économique du marché de l’art. C’est aussi dans ce contexte que vient s’inscrire Identité, appliquant l’idée de Malraux de mettre « l’art à la portée de tous ».